Par Maud (maman d'élève)
Pourquoi on laisse des enfants dehors ?
Pourquoi on fait rien nous ?
Ca a commencé comme ça…
Mon fils de huit ans ne comprend pas la situation et l'accueil fait aux migrants, pas plus que sa maman qui n'a pas l'ombre d'une réponse sensée et cohérente…
Pourtant le sujet me sensibilise, me scandalise même, mais je n'avais rien fait jusque là…
« D'accord ! Lui ai-je répondu, « Tu sais quoi, tu as raison, ça m'énerve aussi alors on va essayer de voir ce qu'on peut leur apporter, toi et moi ! ».
D'abord, je me suis dit : « Je vais là-bas pour aider autant que possible et j'y prendrai quelques photos pour relayer toujours un peu plus ces conditions…
Je voulais éviter tout décalage même sous couvert d'une bienveillance donc je me suis renseigné au maximum pour découvrir les acteurs qui font fonctionner la chaîne solidaire qui fait tenir debout les camps de réfugiés.
J'y ai découvert toutes ces associations, françaises et anglaises, qui interviennent à toutes les étapes de la vie du camp, j'ai mesuré un peu plus la superficie que représentait cette dite « jungle », j'y ai vu les images et témoignages de conditions de vie inadmissibles et inhumaines…
Et puis, au coeur de ce que l'homme à générer de pire, je réalise ce dont l'homme est capable de plus beau ! Autour d'une armée de volontaires épuisés qui remplissent chaque jours les missions de la vie collectives pour quelques milliers de migrants, au milieu de ces hectares se dresse l'école du chemin des dunes.
Elle a été créée début septembre par Zimako Jones, elle vie chaque jour grace à Virginie, Catherine et tous les instituteurs, professeurs ou juste des hommes et femmes, sensibilisés, qui viennent donner de leur temps et de leur savoir.
Voici la plus belle de nos défenses qui germe au poumon du camps: l'éducation.
Le projet se construit plus précisément
alors et l'envie d'aller un peu plus loin dans mon action se
renforce, nourrit par ces grandes énergies rassemblées et tellement
actives.
J'ai pris contact avec le directeur de l'école de mon fils, Jean-Michel Soccoja, à l'école Port au Blé à
Rezé. Nous convenons d'avoir une discussion avec les élèves de cm2
et leur faire écrire ou dessiner des attentions vers les écoliers
réfugiés. En attendant mon départ nous avons également engager
une collecte auprès des parents…
J'ai pris contact avec Virginie
Tiberghien, coordinatrice de l'école, pour avoir un lien à mon
arrivée, par le biais de qui, via les réseaux sociaux, je suis
l'urgence et les besoins au jour le jour, je suis l'arrivée des crs
un lundi matin de février pour commencer le démantèlement, je lis
l'inquiétude de connaître le lendemain avec tellement à
reconstruire…
Déjà je comprend mieux…
Et le 7 Avril 2016, je prend la route
pour Calais…
Un mois s'est écoulé depuis, et j'ai
encore toutes les difficultés du monde à mettre des mots au plus
juste dessus… Un fois dépassé la première sensation qui saisie,
qui choque, gène au pourquoi de ma présence...etc, une fois dépassé
cette émotion d'arriver enfin à cette école, qui se dresse
maintenant au milieu d'un no man's land, j'ai enfin rencontré Zimako
Jones ! Je n'ai pas eu le temps de réfléchir qu'il
m'embarquait, avec trois autres « tout juste arrivant »
aux quatres coins de Calais. Et dans le désordre de toutes ces
images et mots que je garde précieusement je ramène avec moi :
Un Calais entre paysages lunaires,
grillagés, de plages au sable blanc à la boue des sols piétinés,
des structures monumentales transformées en village de CRS, un ferry
et un train qui n'avait jamais eu autant de valeur, des plans
toujours plus dangereux et irréalisables pour tenter de rejoindre
l'Angleterre, j'y ai vu une armée de bénévoles, épuisés,
organisés, entre autre ceux qui tiennent et gèrent l'auberge des
migrants, qui réceptionne et tri les collectes et dons nationaux,
j'y ai serré des mains tellement froides de migrants errants a la
recherche d'une solution, j'y ai croisé un accueil a toute épreuve,
peu importe d'où je viens et où je vais…
J'y ai croisé un
réfugié d'Azerbidjan qui s'étonnait de me voir avoir froid alors
que cette hiver, camper en Pologne à moins 25 « là c'était
froid »…
J'y ai reçu un câlin précieux de
Ahin, une petite fille syrienne, qui par son geste a justifié ma
présence et notre geste…
Chargée de tout ça, je suis allé
dans la classe de Jean-Michel faire mon retour aux élèves. Et ce
moment là aussi justifie l'action. Ils ont tellement de questions,
et des questions justes… Qui font nous reposer ces problèmes
fondamentaux d'existence, aux yeux des autres, de sa famille, de
l'administration… Questions auxquelles j'ai essayé d'apporter ma
vision.
Pour tout ce sens trouvé, je poursuis
l'action… Depuis mes premières correspondances avec l'école, je
les sais en recherche de dictionnaires très précis donc compliqués
a trouver. Il s'agit de dictionnaire de français ou anglais //
pashto, farsi, ourdou, kurde, tigrinya et amharique.
Je prends contact avec bibliothèque,
édition… Pour trouver une source !
Sinon pour plus d'infos, voici les
assos croisées sur mon chemin :
Le
site de la Cimade qui gèrent et accompagne les réfugiés a toutes
les étapes
:
L'appel
de Calais, 800 signataires pour relayer l'info en permanence
:
A
Nantes, vient d'être crée un collectif MEI (mineur etranger isolé)
car sont arrivé une cinquantaine de mineurs dépourvus de tout et de
quiconque
:
Plus
particulièrement sur l'école du chemin des dunes et les actions
pour que soit présent partout l'éducation, la plus importante des
armes me semble t'il!
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